Quelle est votre pire excuse pour ne pas agir contre le changement climatique ou le déclin de la biodiversité ?
"J'avais piscine."
Cette semaine, j'ai présenté avec mon amie Oana la conférence Teach The Shift des Shifters, "comprendre le changement climatique pour agir".
"Pourtant, je faisais pipi sous la douche."
Les retours de l'assistance ont été virulents, négatifs et nous avons été perçues comme des "écolos moralisatrices". Comment passer un message d'urgence en moins d'une heure sans que le public se sente agressé ? On ne va pas se décourager, on va apprendre, on fera mieux.
"J'ai essayé d'en parlé mais on ne m'a pas écoutée." Isabelle
Notre but n'est pas de culpabiliser les personnes du public en leur présentant des pistes de solutions pour réduire leur empreinte carbone. Si nous étions héroïques et que nous réalisions l'ensemble des actions individuelles possibles - du vélo au végétarisme en passant par l'isolation de la maison-, nous réussirions à réduire notre empreinte carbone d'à peine un tiers. Seulement ? Alors qu'il faudrait la diviser par 5 (en France, l'empreinte moyenne est de 10 tonnes CO2eq) ou 6 (en Suisse, 13 t CO2eq).
"Je ne voulais pas me fâcher avec tous mes amis."Oli81
C'est sans compter l'effet de mimétisme, la dynamique d'entrainement, la force du collectif. On pourrait gagner encore quelques tonnes.
"L'avion décollera de toute façon ..."
Regardons nous dans les yeux, même si nous réalisons tous ces gestes individuels ensemble, que les entreprises se convertissent à l'économie circulaire, que l'Etat décide d'isoler les bâtiment publics, de fermer les centrales à charbon, de remplacer les véhicules thermiques de ses fonctionnaires par des véhicules bas-carbone, ... Passer de 10 (ou de 13) tonnes à 2 tonnes, c'est VERTIGINEUX.
"Le confort c'était trop fort." Cyril Dion
Il n'y a malheureusement pas UNE solution miracle. Il va falloir TOUT faire et cela risque fort de ne pas être suffisant.
"On m'a dit que c'était impossible ... et ça m'arrangeait bien." Seymour
Photo de Raimond Klavins sur Unsplash
Il va falloir construire un monde avec d'autres conventions économiques que celles qui nous mènent actuellement droit dans le mur. Des conventions économiques qui prennent en compte la finitude des ressources, qui respectent le vivant, qui prennent soin de tous les êtres humains.
Il va donc falloir une sacrée dose d'imagination et de courage. Message moralisateur ou enthousiasmant ? Personnellement, j'ai choisi mon camp. A votre tour.
"J'ai baissé les bras parce que le défi était trop grand." Valérie Masson-Delmotte
Merci à SorryChildren de nous avoir remonté le moral, Oana et moi. Les "pires excuses" qui ont jalonné mon billet d'humeur sont inspirées ou proviennent de leur site.
Courage, je fais des Fresques dans des centres professionnels, avec quelques enseignants "éclairés"... C'est un travail de longue haleine, et le chemin sera long. Nous avons démarré avec 40 ans de retard, merci Exxon et Total, leurs exactions et mensonges ont fonctionné. Mais même si le démarrage semble long et fastidieux, il est probable que la progression se fasse de plus en plus rapidement, elle aussi, comme nos émissions malheureusement. Dans tous les cas, c'est ce que nous avons de mieux à faire. Alors à tous, courage.
Et si vous vous essouffler, venez prendre un bol d'air à nos apéros durabilistes, voir (re)faire une Fresque entre gens qui sont "plus conscients" que la moyenne, ici:
https://www.theshifters.ch/event?search=Pully
Tu peux repasser tous…