Hier, j'ai lu un "billet d'humeur" dans Femmexpat qui appuyait là où ça fait mal ! Etre expatriée ou être écolo, faut-il choisir ?
Photo by louis magnotti on Unsplash
Un petit point sur mon parcours "géographique" : je suis née et j'ai grandi à la Réunion, une petite île française dans l'Océan Indien, j'ai fait mes études à Toulouse puis à Lille en France métropolitaine, nous avons fondé une famille en Normandie où nous avons vécu pendant 12 ans, puis nous avons déménagé à Varsovie en Pologne fin 2015 et ce n'est que l'été dernier, que nous nous sommes installés à Genève.
Lorsque j'ai quitté la Réunion pour mes études, j'avais la certitude que je pourrais rentrer à la Réunion quand je voulais, moyennant finances bien entendu. Je partais en me disant, dans un an, je rentre pour les grandes vacances et je suis rentrée au bout de six mois, déprimée par l'hiver qui n'en finissait pas (à Toulouse 😅 ). Aujourd'hui, je me demande si comme mes arrières grands parents partis de Chine, j'aurais pris la même décision en ne sachant pas quand je reviendrais.
J'ai trouvé l'amour en France métropolitaine, nous avons eu des enfants, loin du reste de ma famille restée à la Réunion. Bien entendu, les avions ont réduit les distances, Internet nous a permis de rester connectés, et on ne se posait pas trop de questions sur l'impact carbone de tout ça.
Qu'est ce qui a changé ?
C'est en ayant des enfants, puis en expatriation à Varsovie, en ayant le temps de me poser/pauser, que les questions ont commencé à m'assaillir.
Certes, j'avais le temps de m'initier aux pratiques zéro déchet mais est-ce que ce n'était pas juste une façon de déculpabiliser nos voyages en avion pour rentrer voir la famille en France ?
Mon empreinte carbone grandissait plus vite que ma conscience des problématiques environnementales 😭
Aujourd'hui basée à Genève, je tente de ne pas baisser les bras et de voir les côtés positifs de notre situation :
- Genève est plus proche de la famille de mon mari, nous allons leur rendre visite en voiture ou en train même si les tarifs aériens paraissent attractifs (il faut souvent ajouter la location d'une voiture sur place, et le cumul de toutes les dépenses est assez proche du montant dépensé pour le train)
- un déménagement, c'est une immense pile de déchets à l'arrivée : cartons, papier bulles, adhésifs ... MAIS c'est aussi une formidable opportunité de :
=> choisir de nouveaux paramètres : distances entre l'école et la maison; une, deux ou pas du tout de voiture; quartier bien desservi par les transports en commun... Ce n'est pas toujours possible mais cela a le mérite de nous faire réfléchir à nos priorités.
=> d'installer de nouvelles habitudes : aller à pied à l'école, trouver l'épicerie bio la plus proche, découvrir les richesses de la bibliothèque municipale ... sans que les enfants ne râlent !
Je n'ai toujours pas réussi à résoudre mes dilemmes à propos des voyages. Au-delà du voyage tous les deux ans à la Réunion, nous aimons découvrir d'autres paysages, d'autres cultures, rencontrer des personnes qui parlent une autre langue. Comment concilier notre curiosité et notre envie - et la nécessité - de réduire notre empreinte carbone ? Finalement, aurais-je le courage d'affronter cette question : mon départ de la Réunion est-il devenu un voyage aller ... sans retour ?
Je vous l'avait dit, je n'ai pas plus de réponses à proposer après avoir écrit ce billet qu'au début, je tente juste de vivre avec mes contradictions 😉 !
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