A-t-on encore le temps ?

Je vous ai fait patienter.

Je suis en retard.

Est-ce que j'ai pris mon temps ou est-ce que je n'avais pas de temps ?

Qu'est-ce que le luxe ? Avoir une montre (suisse bien entendu) ou avoir du temps ?

Le temps nous file entre les doigts.

A-t-on encore le temps ?

Pour secouer le cocotier, on essaie de mettre en avant l'urgence d'agir face au changement climatique et à l'effondrement de la biodiversité.

Est-ce que le temps de la démocratie est bien approprié pour agir rapidement ? Est-ce qu'une dictature verte ne serait pas plus efficace ?

Est-ce qu'il est trop tard et notre activisme ne serait qu'une gesticulation inutile ?

Mais trop tard pour quoi et agir rapidement dans quel but ?

Photo by Aron Visuals on Unsplash

Bien entendu, il y a urgence ... mais urgence à faire quoi ?

A informer correctement sur les risques mais aussi les opportunités ? Agir pour limiter le changement climatique équivaut souvent à nous préparer à un avenir dans lequel les ressources continueront à se raréfier. C'est gagnant-gagnant. Renvoyer aux autres la responsabilité des émissions pour ne rien faire aujourd'hui, c'est facile; mais demain, mal préparés aux changements de notre environnement, aux pénuries d'eau et d'énergie, nous regretterons de n'avoir pas pris d'initiative.

A nous former aux enjeux environnements, aux limites planétaires ? Mais aussi à la communication en situation conflictuelle, au processus de changement de comportement, ... et ré-apprendre l'écoute, l'empathie, ... la cuisine, le tricot ou la permatuculture, tout ce qui prend du temps et nous permet de vivre ensemble.

A former les plus jeunes, les moins jeunes, ceux qui se sentent jeunes et ceux qui pensent que leur jeunesse est passée à distinguer les limites physiques (la finitude des ressources, la loi de conservation de l'énergie, ...) des conventions humaines que nous avons construites (les règles économiques, la nécessité de la croissance du PIB) ?

Pourquoi répandre diffuser le savoir ? Parce qu'on sera plus efficace dans nos décisions, nos votes et nos actions, individuelles et collectives.

Ecoutez Dominique Bourg interrogé par Blast : UNE DICTATURE VERTE N'EST PAS LA SOLUTION - YouTube. A la fin de mon article, quelques moments que j'ai retenus si vous n'avez pas le temps d'écouter l'entretien en entier.

N'y a-t-il pas aussi urgence à ne pas prioriser les actions dont on sait déjà qu'elles seront efficaces? Il faut y aller, avancer sur tous les sujets, arrêter de tergiverser, de procrastiner !!! Et pour se motiver, on peut ré-écouter Greta dans La Terre au carré : "Nous n'avons plus le luxe d'établir des priorités."

Il n'est surtout pas trop tard, chaque dixième de degré compte. Alors peu importe qu'on nous annonce qu'en 2100, la température moyenne de la Terre aura augmenté de plus de 2°C avec nos actions passées et actuelles ainsi que l'inertie du climat, le prochain objectif, c'est +2,1°C dans ce cas.

Et parce qu'il faut parfois savourer le temps pour reprendre des forces, je vous partage un coup de coeur musical découvert en écoutant la Greta dans la Terre au carré : le groupe Wati Watia Zorey Band qui chante "Mon poi lé au feu", du maloya fusion. Quand la Réunion m'accompagne partout ...

Annexes : quelques moments que je retiens de l'entretien de Dominique Bourg chez Blast

7:20 "Une dictature verte est un oxymore. [...] (On a besoin) d'une démocratie soucieuse avec un système d'éducation et un système d'information extrêmement pointus pour que tout un chacun puisse comprendre les raisons pour lesquelles on doit s'autocontraindre, ça repose sur du savoir. Le propre d'une dictature, ce n'est évidemment pas de diffuser le savoir. C'est l'inverse."

30:40 (En démocratie, on peut aller vite, on peut utiliser) "le pouvoir règlementaire"

43:05 (A propos de la convention citoyenne pour le climat), "ça prend du temps mais on obtient une qualité de citoyenneté"

46:00 - 46:45 (On ne parle pas) "de rationner la population, on propose que la population s'autolimite"

47:50 (A propos de la liberté, chez les grecs) "Seul, [...] on meurt. Si la cité est défaite, je deviens esclave. La loi est la condition à la liberté."