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Invasion !

Avez-vous déjà entendu parler des EEE ? Euh ... Extraordinaires Eponges Ebourriffées ? Equipe des Encyclopédistes Enervés ? Pas du tout ! Espèces Exotiques Envahissantes.


Une Espèce Exotique Envahissante désigne une espèce vivante - animale ou végétale - non-indigène, c'est-à-dire ailleurs que dans son aire de répartition usuelle, qui perturbe négativement l'écosystème naturel dans lequel elle s'est établie.

Vous avez peut-être déjà entendu cette histoire d'introduction de douze couples de lapins en Australie en 1859. Cinquante plus tard, faute de prédateurs naturels, on comptait 600 millions de lapins, une véritable catastrophe pour la faune et la flore locale.


https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Jussie_Briere.JPG

Toutes les espèces vivantes introduites ailleurs que dans leur région d'origine ne deviennent pas des EEE ! Peu d'entre elles trouvent des conditions favorables pour leur adaptation, reproduction et prolifération au détriment des espèces locales. Cependant, celles qui réussissent causent des dégâts considérables au niveau de la biodiversité, de la santé et des activités économiques.


Côté plantes, on peut citer dans nos régions suisses et françaises,

- la grande berce du Caucase, plante toxique qui peut causer des brûlures en cas de contact avec une peau moite et une exposition au soleil. Elle a été introduite au XIXeme siècle en tant que plante ornementale, s'est naturalisée et répandue dans les milieux naturels.

- l'ambroisie à feuilles d'armoise dont le pollen est hautement allergène

- la jussie, plante amphibie, qu'on retrouve sur les berges des rivières, lacs et étangs

- le laurier-cerise ou laurelle : il s'est échappé des jardins où il est apprécié en haies (feuillage persistant et occultant) pour s'implanter dans les sous-bois, lisières de forêts ou friches. En faisant de l'ombre aux jeunes pousses des espèces locales, il empêche le rajeunissement des forêts. Le WWF propose des actions d'arrachage de laurelles en partenariat avec les communes (WWF Vaud, WWF Genève). Samedi dernier, nous avons profité d'une météo printanière pour y participer dans un bois de Veyrier. Nous étions une douzaine de volontaires et nous avons rempli deux bennes ... mais en repartant, nous longions les jardins avoisinants, la plupart cloturés par des haies de laurelles !

C'est un travail de fourmi comme le souligne les agents de l'ONF de la Réunion qui se battent contre la longose qui colonisent les forêts de l'île. Les écosystèmes insulaires sont riches d'espèces endémiques et donc le risque de perte définitive de biodiversité est grand.


Côté animaux, le frelon asiatique est souvent cité, arrivé probablement dans des poteries chinoises importées ou la tortue de Floride vendue dans les animaleries à une époque et relâchée dans la nature par certains propriétaires dépassés.


Ces espèces sont introduites de manière volontaire ou involontaire, par de petits gestes ou de grandes installations ...

Les laurelles plantés dans les jardins font des fruits, mangés par les merles et leurs déjections dans les bois ou friches contiennent les graines qui germeront et donneront les futurs plantons.

L'ouverture du Canal de Suez a créé un corridor possible pour le passage des poissons lapin de la mer Rouge vers la Méditerranée (petit extrait de C'est pas sorcier) !

Les eaux de ballast des cargos transportant les marchandises d'un bout à l'autre du monde ont aussi contribué à faire voyager des espèces marines (moules zébrées ou étoile de mer du Pacifique Nord) hors de leur région d'origine avec des conséquences environnementales et économiques importantes.

Aujourd'hui, la gestion des eaux de ballast des cargos est règlementée, néanmoins le risque de propagation est toujours présent avec les bateaux de plaisance, les équipements nautiques qui passent d'un plan d'eau à un autre sans nettoyage efficace. Les nombreux lacs de Suisse ne font pas exception, ils doivent faire face à la moule quagga !


A l'heure du changement climatique, nous devons redoubler de vigilance. Dans des milieux naturels de moins en moins diversifiés et de plus en plus fragiles, les risques qu'une espèce devienne envahissante sont plus grands. De plus, dans notre volonté d'anticiper le réchauffement et de nous adapter, des arbres "exotiques" sont plantés dans nos villes, est-ce que nous ne sommes pas en train d'introduire le ver dans le fruit ? (article de Geo)


Pour aller plus loin :

- si vous êtes en Suisse : le site de Pro-Natura et le site d'Info Flora

- si vous êtes en France métropolitaine : le site de l'ONF

- si vous êtes à la Réunion : le site l'ONF local

- si vous êtes au Québec : cliquez ici

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